Mardi 10 novembre 17h-19h
(Inscription gratuite)
La ruine dans le monde antique :
Perception, restauration, réemploi et restitution
Avec M. Charles Davoine & M. Christophe Pottier
Flickr (c) Paolo Macorig
Séance d'inauguration du partenariat AFAO/AmEfr
Dans le cadre du partenariat scientifique et culturel entre l’association des Amis de l’École française de Rome (AmEfr) et l’association française des Amis de l’Orient (AFAO) nous organisons, pour la première fois cette année, une série de conférences croisées qui visent à interroger, autour d’une même thématique, des questionnements scientifiques propres aux aires asiatique et méditerranéenne. Ces conférences, se dérouleront depuis la plateforme Zoom (en attendant une possibilité de revenir au présentiel en 2021).
Pour notre premier évènement, nous aborderons le thème de la ruine, de sa perception et de sa restauration, son réemploi voire sa restitution dans le monde antique. Quelles sont les différentes causes de dégradation et de ruine ? Quel traitement est envisagé selon quelles typologies d'édifices ? On pourra aborder les aspects techniques, la question du remploi, de la réhabilitation comme la portée symbolique de la ruine.
Pour parler de ces sujets, deux éminents chercheurs de l'Ecole Française de Rome et de l'Ecole Française d'Extrême-Orient seront nos invités.
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Le refus des ruines dans la Rome antique (Lien vidéo)
Restaurer Angkor ou restaurer sa ruine? (Lien vidéo)
Le refus des ruines dans la Rome antique (17h-18h)
L’Antiquité classique n’a pas connu la fascination contemporaine pour les ruines. Dans la Rome impériale, les bâtiments vétustes ou effondrés sont considérés comme une source de laideur et une nuisance pour la vie en cité. Les monuments anciens doivent être remis en état et certains empereurs mettent un point d’honneur à être reconnus comme des Restitutores Vrbis, des restaurateurs de la Ville.
(c) Gravure de Piranèse représentant le Temple de Saturne sur le Forum Romain
À propos du conférencier
M. Charles Davoine est professeur d’histoire-géographie au collège Marie Curie (Les Lilas), ancien membre de l’École française de Rome (2017-2020).
Bibliographie indicative
Davoine, La ville défigurée. Gestion et perception des ruines dans le monde romain (Ier s. a.C. - IVe s. p.C.), Bordeaux, Ausonius Scripta Antiqua 144, 2020 (sous presse, parution fin 2020).
Davoine, M. L’Héritier, A. Péron-D’Harcourt (dir.), Sarta tecta. De l’entretien à la conservation des édifices (Antiquité, Moyen Âge, début de la période moderne), Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence (Archéologies méditerranéennes. BiAMA 25), 2019, 176 p.
Davoine, « Les ruines contre la ville : l’idéal urbain à l’épreuve des destructions dans le monde romain », Histoire Urbaine, 58, 2020/2, p. 15-28.
Davoine, « Encadrer le remploi. Destruction des édifices et réutilisation des matériaux dans les textes juridiques romains (Ier – IIIe s. ap. J.-C.) », Aedificare, 4, 2018/2, p. 255-276.
Restaurer Angkor ou restaurer sa ruine?(18h-19h)
Au milieu du XIXe siècle, l'Occident « découvre » les temples d’Angkor, telle une Atlantide asiatique enfouie dans la jungle tropicale. Avec le protectorat français, c’est un vaste programme de dégagement de consolidation et de restauration des monumentales ruines qui est confié à l'Ecole Française d'Extrême-Orient et qui se poursuit après l’indépendance du pays en 1953, jusqu’à ce qu’il sombre sous le régime génocidaire Khmer Rouge. Depuis la réouverture du site et son inscription sur la liste du Patrimoine Mondial en 1992, la restauration d’Angkor s’est internationalisée avec de nombreuses équipes étrangères et parfois autant de visions distinctes. Mais n’est-elle pas devenue avant tout, ou plutôt redevenue une affaire cambodgienne, plus attachée au symbole et à l’image d'Angkor qu’à ses ruines?
(c) Louis Delaporte 1880
À propos du conférencier
Architecte DPLG et archéologue, M. Christophe Pottier est Maître de Conférences à l'Ecole Française d'Extrême-Orient (EFEO). Après quelques années de formation en Inde puis en Thailande, où il se forme à la restauration des temples khmers, Christophe Pottier participe aux premières missions exploratoires françaises au Cambodge en 1990 et est affecté en 1992 à Angkor pour y rouvrir et reconstruire le centre de l’EFEO qu’il dirigera pendant plus de 17 ans. Il relance en 1993 le premier chantier de restauration aux Terrasses Royales, au cœur de la ville d'Angkor Thom, qu’il achèvera en 1999. En parallèle, il contribue au plan de zonage de l’UNESCO pour la protection d’Angkor et engage des recherches archéologiques sur le territoire angkorien. Sa thèse soutenue en 1999 produit une nouvelle carte archéologique de la région d'Angkor, transforme fondamentalement la compréhension de l'organisation résidentielle et sociale de l’ancienne capitale et contribue à redéfinir le débat sur les études urbaines et hydrauliques à Angkor. Depuis 2000, il dirige la Mission archéologique franco-cambodgienne sur la région d'Angkor et est co-directeur du Greater Angkor Project avec l’APSARA et l'Université de Sydney où il a été chercheur invité en 2010 et 2011, avant d’être responsable du centre de l’EFEO à Bangkok jusqu’en 2016. Il est depuis mars 2018 Directeur des études de l’Ecole française d’Extrême-Orient.
Inscription gratuite
Présentation générale du partenariat AFAO/AEMFR :
Conditions d’accès : Ces conférences sont entièrement gratuites, dans la limite des places disponibles. Elles se dérouleront depuis la plateforme Zoom. Vous recevrez automatiquement le lien lors de votre inscription en ligne, en suivant le lien ci-dessous.
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